5 novembre 2020 – La pandémie de COVID-19 a révélé l’urgence d’améliorer l’accès à l’énergie et de diversifier le bouquet énergétique existant dans de nombreux pays africains. En Afrique subsaharienne, l’accès à l’électricité n’est que de 43 %, soit environ la moitié du taux d’accès à l’échelle mondiale. Alors qu’il reste de nombreux défis à relever, la COVID-19 révèle également l’importance d’accroître la part des énergies renouvelables abordables dans le bouquet énergétique. Un projet d’énergie solaire d’une valeur de 67 millions de dollars US récemment annoncé au Malawi et soutenu par un consortium international, mène à cet effet la charge.
La centrale solaire de Nkhotakota, l’un des premiers projets commerciaux d’énergie solaire indépendante à l’échelle du Malawi, devrait pouvoir apporter un supplément significatif de 37 MW d’énergie propre à la capacité nationale, estimée actuellement à 362 MW. Construite en deux phases de 21 MW et 16 MW, la centrale solaire est le deuxième projet d’énergie renouvelable soutenu par la Facilité régionale de soutien à la liquidité (RLSF) de l”Agence africaine d’assurance du commerce (ATI-ACA). Par le biais de la RLSF, l’ATI-ACA fournit une couverture des liquidités pour une durée allant jusqu’à 10 ans. Une fois achevé, le projet fournira de l’électricité à près de 150 000 ménages malawites.
Le premier projet à bénéficier du soutien de la RLSF a été un partenariat avec Gigawatt Global portant sur la première centrale solaire privée du Burundi connectée au réseau. Il s’agit de la première centrale électrique permanente installée dans le pays en 30 ans. La RLSF encourage les investissements consacrés aux énergies renouvelables dans les pays membres de l’ATI-ACA au moyen d’un produit de garantie unique et innovant qui protège les producteurs d’énergie indépendants (PEI) contre le risque de retard de paiement par les compagnies nationales d’électricité.
La centrale solaire de Nkhotakota fait partie du plan d’action du gouvernement malawien visant à libérer le pays de sa dépendance de l’hydroélectricité, qui représente actuellement plus de 90 % de son bouquet énergétique. En effet, l’hydroélectricité a rendu le pays vulnérable aux fréquentes coupures d’électricité qui surviennent en période de sécheresse. La centrale solaire vise à fournir une solution plus durable d’accès à une énergie stable et fiable.
En outre, le projet, issu du premier appel d’offres concurrentiel lancé par le Malawi dans le secteur de l’électricité, a conduit à la signature en février 2019 d’un contrat d’achat d’électricité (CAE) d’une durée de 20 ans entre l’entreprise du projet et la compagnie nationale d’électricité du Malawi, Electricity Supply Corporation of Malawi Limited (ESCOM). La procédure d’appel d’offres réussie démontre les meilleures pratiques mondiales et sert de modèle potentiel pour la région en matière d’attraction d’investissements étrangers directs essentiels dans le secteur.
Le consortium international maître d’ouvrage du projet comprend deux promoteurs de projet, notamment responsAbility Renewable Energy Holding (rAREH) basé au Kenya, principal partenaire financier fournissant des capitaux propres, et la société Phanes Group basée aux Émirats Arabes Unis. Les deux promoteurs travaillent de concert avec l’Agence américaine de financement pour le développement international (DFC), anciennement la Société de promotion des investissements du secteur privé à l’étranger (OIPC), qui contribue au financement par emprunt, et Natsons, un partenaire de développement local.
En 2017, l’ATI-ACA et la Banque allemande de crédit pour la reconstruction (KfW) ont lancé la RLSF avec le financement du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ). La RLSF a été conçue pour lutter contre le changement climatique et attirer les investissements en soutenant des projets d’énergie renouvelable dans les pays membres de l’ATI-ACA. Dotée d’une capacité initiale de 63,2 millions d’euros, la RLSF soutient des projets d’énergie renouvelable de petite et moyenne envergure d’une capacité allant jusqu’à 50 MW (et exceptionnellement jusqu’à 100 MW) en protégeant les promoteurs contre le risque de retard de paiement des acheteurs publics, afin de garantir que davantage de projets atteignent le stade du bouclage financier.
Ce Mécanisme est accessible aux PEI basés dans les pays ayant signé le Protocole d’accord (MoU) de la RLSF. À ce jour, sept pays l’ont signé. Il s’agit du Benin, du Burundi, de la Côte d’Ivoire, de Madagascar, du Malawi, de l’Ouganda et de la Zambie. Plusieurs autres dont l’Éthiopie et le Ghana s’apprêtent à le faire. L’ATI-ACA encourage vivement d’autres pays à adhérer au Protocole afin d’offrir des solutions énergétiques plus rentables et plus propres.
« La COVID-19 a mis en évidence le lien entre les infrastructures sociales et le développement économique, tout en démontrant que l’accès à une électricité de qualité est la cheville ouvrière des deux. Ce projet est la preuve qu’il existe encore des opportunités et une demande pour des projets d’énergie renouvelable en Afrique. L’ATI-ACA est heureuse de participer à ce projet à fort potentiel de transformation, surtout en cette période où il est si important de prouver au monde qu’il est encore possible de construire des projets d’énergie renouvelable solides à même d’avoir un effet durable sur le changement. »
Benjamin Mugisha, Directeur de la Souscription, ATI-ACA
« Satisfaire la demande croissante de l’Afrique en matière d’énergies durables nécessite des investissements bien supérieurs aux capitaux disponibles auprès des sources publiques. Toutefois, les gouvernements africains et leurs partenaires de développement peuvent inciter le secteur privé à procéder aux investissements nécessaires pour combler cet écart. Pour ce faire, nous pouvons établir ensemble des cadres stables et prévisibles, et proposer des instruments ciblés de réduction des risques. Le soutien de la KfW à la RLSF, grâce à un financement du Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), témoigne de notre engagement en faveur de ce processus et du développement d’un marché de l’énergie durable en Afrique. Ce n’est que dans ce contexte que nous pourrons relever les défis fondamentaux de l’accès à l’énergie, de la sécurité énergétique et du changement climatique. »
Dr Thomas Duve, Directeur, KfW Afrique du Sud
« Le manque d’électricité a accentué les difficultés auxquelles le Malawi a dû faire face pendant la pandémie de COVID-19. Ce projet démontre que l’énergie solaire est une moyen viable d’alimenter en électricité les communautés qui en ont le plus besoin et de soutenir le développement social et économique. Nous sommes reconnaissants à tous les partenaires du projet Nkhotakota, qui ont joué un rôle crucial dans la réalisation de notre projet d’électrification de nouveaux marchés en Afrique. Notre objectif est que ce projet serve de modèle pour les futurs investissements privés dans le secteur solaire local. »
Martin Haupts, Directeur Général, Phanes Group
« rAREH est ravi de collaborer avec ses partenaires afin de concrétiser ce projet. Il s’engage à investir à long terme dans des centrales électriques renouvelables en Afrique. Nous sommes impatients de continuer à travailler avec le gouvernement et le peuple du Malawi afin de répondre à la demande d’énergie renouvelable propre et économique du pays. »
Chris Bale, Directeur général, rAREH
« Nous sommes ravis de soutenir cet important projet, qui contribuera à accroître la production d’énergie renouvelable au profit de la population du Malawi. L’augmentation de la production d’électricité et de l’accès à celle-ci est essentielle à l’accélération de la croissance économique au Malawi. Ce projet est un véritable exemple de collaboration entre le gouvernement américain et la DFC, qui s’appuie sur les travaux de l’Agence américaine de financement pour le développement international, de Power Africa et de la Millennium Challenge Corporation, afin de faciliter les investissements du secteur privé en faveur de la prospérité. »
Andrew Herscowitz, Directeur du développement, Agence américaine de financement pour le développement international (DFC)
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